Le maire évoque l'arrivée d'un « leader » industriel
Guy Férez, qui est par ailleurs revenu sur le projet de reprise de Fulmen, a laissé entendre qu'une entreprise de poids pourrait s'implanter à Auxerre.
«Je crois à un avenir industriel pour Auxerre et l'Auxerrois ». Évidemment, l'affirmation peut paraître osée, alors que fermetures et suppressions d'emplois se sont multipliées ces derniers mois… Mais Guy Férez prétend avoir de bonnes raisons d'être optimiste. Souvent accusé d'abuser des effets d'annonce, le maire a évoqué la possible implantation d'un mystérieux « leader industriel européen » à Auxerre, hier soir, lors du conseil municipal.
Quelle serait son activité ? A quelle échéance envisagerait-il de s'implanter ? Combien d'emplois possibles à la clé ? Pour l'heure, aucune réponse à toutes ces questions. Faut-il seulement déjà se réjouir ? Oui, à en croire Guy Férez, qui affirme que « ce projet verra le jour ». Et de donner dès à présent rendez-vous aux élus : « On aura l'occasion d'en reparler d'ici la fin de l'année. Nous serons amenés à délibérer, car il faudra trouver des terrains ».
« Ce projet à vocation internationale s'inscrit dans le cadre de la recherche et de l'innovation technologique, et pourrait être le fer de lance d'un petit pôle de compétitivité », a ajouté le maire, précisant avoir été contacté « en mai dernier ». Comme si les élus se refusaient à espérer trop vite, cette annonce n'a pas suscité le moindre commentaire.
« Le projet de Steco Power
tient la route »
Juste avant, le maire est revenu sur un autre projet industriel, bien connu celui-là : la reprise de Fulmen par Steco Power, le fabricant de batteries du Loiret. Se félicitant d'avoir « remis en relation le groupe Exide et Steco Power », Guy Férez espère voir les discussions aboutir « dans les deux mois », pour ensuite passer à la vitesse supérieure : « Dans l'idéal, il faudrait que Steco puisse commander ses machines début 2010, pour les installer l'été prochain. Ce serait en tout cas le calendrier idéal pour le repreneur, qui aurait à investir environ 20 millions d'euros dans ces machines ».
Un investissement conséquent qui « réclamera sans doute de mobiliser des fonds publics ».
Si le site d'Auxerre présente « des avantages, la présence d'un personnel qualifié, mais aussi l'ouverture de l'autoroute A19 », le temps presse car « deux autres sites sont en concurrence avec nous ». Reste pourtant à lever plusieurs obstacles : « La partie n'est pas facile, car Steco Power est un concurrent direct d'Exide, qui doit par ailleurs remettre des documents sur l'état de pollution du site à la DRIRE (Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement). Et il devra peut-être prévoir des dispositifs complémentaires pour dépolluer. D'autre part, en cas de reprise, y aura-t-il continuité d'activité ? Si Steco Power engage de nouveaux process industriels, il faudra obtenir des autorisations et ce sont des procédures longues… ».
Raisons de plus de « faire le forcing », dixit le maire pour qui « le projet de Steco Power, qui voudrait construire deux millions de batteries à Auxerre, tient la route ».
« Permettre aux moins
qualifiés de se former »
« Je veux bien croire que ce projet est fiable, et pourquoi pas prévoir des aides publiques. Mais à quelle hauteur ? Et puis il faut aussi des engagements fermes en face, car Exide n'a pas tenu les siens », a commenté Alain Raymont (La gauche qui ne renonce pas). L'élu d'opposition s'est par ailleurs inquiété d'éventuels effets pervers : « Il ne faudrait pas que les salariés se détournent d'autres opportunités de reclassement, et les financements acquis doivent permettre aux moins qualifiés de se former ». Alors que Richard Jacob (Front national) apportait son soutien au maire, l'invitant à « aller à la pêche aux emplois », Dominique Mary (Auxerre ensemble) a exprimé certaines réserves : « Je voudrais croire à cette reprise, mais j'ai quand même des inquiétudes sur la bonne volonté d'Exide ».
Nous reviendrons sur ce conseil dans notre prochaine édition.