AUXERRE
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jeudi 14 janvier 2010 - 08:43
Statu quo autour du projet de Steco
Le montage financier du projet de Steco Power reste en suspens, suite à la réunion tenue hier, à Paris, sous l'égide d'Henri de Raincourt.
Christophe Pacalet cpacalet@lyonne-republicaine
«Je ne veux pas donner de faux espoirs, mais cette réunion pourrait être décisive. En tout cas je l'espère », déclarait Guy Férez, samedi dernier, devant une cinquantaine d'ex-salariés de Fulmen, rassemblés pour soutenir le plan de reprise de Steco Power.
À l'arrivée pourtant, le rendez-vous d'hier matin, à Paris, n'aura pas donné de réel coup d'accélérateur au projet, lourd d'enjeux puisque l'éventuel repreneur avance la création de 200 à 250 emplois d'ici 2012 (une cinquantaine dans un premier temps).
Seule certitude, l'ensemble des participants (1), réunis pour la première fois, se retrouveront rapidement. « Avant la fin du mois », précise Henri de Raincourt, ministre en charge des relations avec le Parlement. D'ici là, « il faut analyser le plan de Steco pour voir quels acteurs peuvent intervenir et à quelle hauteur », indique l'intéressé, à l'initiative de la réunion d'hier.
Si le projet constitue « une opportunité industrielle sans doute intéressante », « il faut franchir les étapes sans précipitation », souligne Henri de Raincourt. Alors qu'une structure de portage immobilier pourrait permettre de solutionner la question du rachat des bâtiments, le montage financier du dossier reste donc en suspens.
« Le montant des aides serait très faible »
« On n'a toujours pas de vision claire, mais d'après ce qu'on nous laisse entendre, le montant total des aides serait très faible », souligne Denis Chabaneix, le p.-d.g. de Steco, qui voudrait démarrer la production de batteries début 2011. « Le projet représente 36 millions d'euros d'investissements directs, sans compter 9 millions d'euros pour le fonds de roulement. Là-dessus, on espère obtenir entre 6 et 11 millions d'euros d'aides, mais les subventions seraient seulement de 2 à 3 millions », poursuit l'entrepreneur du Loiret.
Critique vis-à-vis du ministère de l'industrie qui, selon lui, n'a jusque-là « pas joué son rôle d'impulsion », Denis Chabaneix ne jette pas l'éponge. « Guy Férez doit voir si la Région peut investir dans le projet », indique l'entrepreneur du Loiret. Une possibilité qu'évoque prudemment le maire d'Auxerre et vice-président de la Région, parlant de possibles « aides à l'emploi ou à l'investissement ».
« Les constructeurs pas convaincus »
Sans effort substantiel en tout cas, Denis Chabaneix - qui s'est donné jusqu'à fin janvier pour boucler le montage financier - parle clairement d'activer « un plan B » : « On réfléchit à un projet d'extension de notre site dans le Loiret, qui serait moins lourd et pourrait être soutenu beaucoup plus largement par la région Centre. On a aussi des contacts avec les régions Ardennes et Alsace ».
Mais à Auxerre ou ailleurs, le projet de Steco Power semble se heurter à un autre obstacle, le scepticisme des constructeurs automobiles : « Les constructeurs ne sont apparemment pas convaincus de l'intérêt de relancer une activité de production de batteries en France, alors que 90 % de la production est aujourd'hui importé de l'étranger ». n
(1). Participaient à la réunion les élus locaux Guy Férez, Jean-Marie Rolland et Jean-Pierre Soisson, des représentants du ministère de l'industrie, de la Caisse des dépôts et consignations, du FSI (fonds stratégique industriel), le responsable d'OSEO (établissement public d'aide aux PME) et le directeur du FMEA (fonds de modernisation des équipementiers automobiles ». n