Plus le temps passe, et plus les chances de voir Steco Power (Loiret) reprendre l'usine Fulmen semblent s'amenuiser. Explications.
![l'yonne republicaine 24-03-2010 Fulmen: le rachat a du plomb dans l'aile 063002251.jpg_300x235](https://2img.net/h/www.lyonne.fr/imageCache/image/elementmultimedia/pj/100324/063002251.jpg_300x235.jpg)
Ludovic Berger
ludovic.berger@centrefrance.com«À vendre. » Tracés il y a quelques mois à la peinture noire, ces deux mots barrent toujours l'un des panneaux du site de l'usine Fulmen. Et restent plus que jamais d'actualité.
Le projet de reprise du fabricant de batteries auxerrois, fermé l'an dernier par son propriétaire américain Exide Technologies SAS, vit toujours. Ou plutôt survit. On a en effet le sentiment que ce dossier commence à avoir du plomb dans l'aile. Certes, Denis Chabaneix, le PDG de Steco Power (Loiret), le candidat déclaré à la reprise, n'a pas jeté l'éponge. Il y a peu, il réitérait sa volonté de mener à bien cette entreprise.
Un groupe de travail de plus en plus discret
Plusieurs signaux laissent toutefois planer le doute sur ses chances de réussite. Le projet de reprise, initialement chiffré à 20 millions d'euros, est aujourd'hui revu à la baisse, faute de financements suffisants. Mais, même à 15 millions d'euros, dernier chiffre avancé, certains protagonistes comme le FSI (Fonds stratégique d'investissement) resteraient réticents. Or, l'engagement du FSI serait une caution indispensable pour les autres partenaires?
Autre problème, le groupe de travail chargé de plancher sur le sujet se fait de plus en plus discret. Deux mois plus tôt, les représentants de l'État et des collectivités territoriales présents dans ce groupe semblaient pourtant sur le point de rendre une décision définitive.
Date butoir
Depuis, de l'eau a coulé. « Ce groupe de travail doit se réunir prochainement, mais la date n'a pas encore été fixée », expliquait, hier, la préfecture de l'Yonne. Tenu à l'écart de ces réunions, Exide Technologies ne semble pas disposé à jouer les prolongations. « Les représentants d'Exide ont précisé que le groupe attendrait jusqu'au 31 mars pour prendre sa décision », rapporte Philippe Desbonnet (FO), secrétaire du comité central d'entreprise d'Exide.
Une information délivrée, hier, au cours du CCE qui se tenait à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Le PDG d'Exide France, Yonne Russo n'était pas joignable, hier, pour confirmer cette date. Le représentant auxerrois de la CGT présent à cette réunion, René Tardieu, n'a pour sa part pas compris la même chose. Pour lui, c'est « Steco qui a fixé à fin mars la date de fin des négociations. »
Dans le fond, cela revient au même : on devrait connaître à la fin du mois si le projet de Denis Chabaneix est appelé à vivre ou à être enterré.
« C'était farfelu »
Les deux syndicalistes s'accordent au moins sur un point : le groupe Exide a commencé à mettre en vente du matériel de Fulmen qu'il avait au départ réservé à Steco.
Pour Philippe Desbonnets, cette vente fait écho aux propos qu'auraient tenus les représentants d'Exide au CCE. « Ils nous ont dit qu'il y avait peu de chances pour que ce projet de reprise aboutisse. » Un projet pour lequel, contrairement à la CGT, FO, syndicat majoritaire, « ne s'est jamais investi », admet Philippe Desbonnets. « Dès le départ, la proposition de M. Chabaneix ne nous a pas paru sérieuse », explique-t-il. « Il se disait prêt à reprendre tous les salariés à condition que les sommes prévues pour leurs primes de licenciement soient versées à Steco. C'était farfelu. »
Denis Chabaneix n'était pas disponible, hier. Il y a quelque temps, il avait en tout cas annoncé la couleur : « Nous, on est là pour avancer. On ne veut pas faire monter de fausses attentes. On veut le faire, mais si on ne le peut pas, on fera autre chose. » n