fulmen Raphaël avoue « quelques coups de mou » mais croit en l'avenir

Nous avions rencontré Raphaël, il y a trois mois, après son licenciement. Aujourd'hui, sa situation professionnelle n'a guère changé. Mais le sourire demeure.

Il ne pense qu'à sa fille. Licencié de l'entreprise Fulmen, Raphaël Galaudier profite d'« Océ ». Elle est entrée au CP en septembre et pour la première fois depuis longtemps, son papa l'emmène le matin, déjeune avec elle le midi et vient la chercher le soir à l'école d'Escolives.

Raphaël, 37 ans, partage le sourire de sa fille malgré une année 2009 difficile. Il ne va plus sur le site de l'ancienne entreprise de batteries depuis juillet dernier. Pas facile, quand on a connu les 3x8, de rester à la maison pour des « jours qui s'assemblent et qui se ressemblent ».

Vivre chichement

S'il avoue « quelques coups de mou », Raphaël ne parle que d'avenir. Pas le choix. Pour lui bien sûr. Pour Océane surtout. Malgré son PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), l'ancien Fulmen va perdre 30 % de ses revenus. Sa compagne est en arrêt maladie et la famille a appris à vivre chichement. Et il le sait, quoi qu'il arrive, il devra revoir ses prétentions salariales à la baisse.

Lui qui a été un leader de la défense de l'emploi dans l'entreprise auxerroise, croise encore des anciens collègues. « Beaucoup tournent en rond, certains couples vacillent, décrit-il. Je ne veux pas faire de misérabilisme mais c'est dur dans certaines familles. »

Sans entretien programmé cette année, Raphaël se donne jusqu'à la fin du premier semestre 2010 pour rebondir. Une fin d'année un peu égayée grâce à un premier acompte versé par Fulmen. Pas une fortune mais peut-être de quoi se payer une belle C4 Picasso. C'est Océane qui en rêvait.
Alexandre Stobinsky