Auxerre
SOCIAL / La CGT invite les salariés de Fulmen à être prudents
« On ne doit pas attendre Steco comme le messie »
Mardi le 15 septembre 2009
Pour la CGT, la reprise de Fulmen par Steco Power ne reste qu'un projet.
« Des gens croient tellement à la reprise de Fulmen par Steco Power qu'ils ne veulent pas s'engager dans une formation. C'est une erreur. » Mourad Youbi, secrétaire de la CGT chez Fulmen, le fabricant de batteries auxerrois, tire la sonnette d'alarme. Une mise en garde destinée aux 314 salariés qui se retrouvent sans travail depuis que la décision de fermer l'usine a été prise.
Lors d'une conférence de presse organisée, hier, avec ses collègues de la CGT de l'Yonne et d'Auxerre, il a tenu à rappeler que la reprise de l'usine par Steco Power (fabricant de batteries basé dans le Loiret) ne restait pour l'instant qu'un projet.
René Tardieu, élu CGT du comité d'entreprise de Fulmen, a enfoncé le clou : « Les salariés ne doivent pas attendre Steco comme le messie. Ils doivent poursuivre leurs formations, leurs reclassements, leurs congés de reconversion.
Car si cette reprise n'aboutit pas… »
« Ils se voient
millionnaires »
Secrétaire départemental CGT, Bruno Picard en a remis une couche : « Un certain nombre de salariés ont l'impression d'avoir touché le jackpot en obtenant des indemnités. Ils se voient millionnaires jusqu'à un certain temps ; sauf que le certain temps risque d'être assez rapide. »
La seule certitude de ce dossier de reprise se résume aujourd'hui au flou qui l'entoure. Présent sur le site la semaine dernière, le P-DG de Steco Power a, certes, réaffirmé son intention de reprendre l'usine et une partie de ses salariés (l'YR du 10 septembre). Mais le dirigeant, Denis Chabaneix, bien qu'appuyé par les hommes politiques d'Auxerre et du département, n'a pas toutes les cartes en main. Tout dépend notamment du bon vouloir du groupe Exide Technologies, propriétaire de Fulmen.
« On est réalistes », soulignent les syndicalistes. « Si cette reprise doit se faire, les anciens de Fulmen ne devront pas être embauchés à n'importe quelle condition. »
L'Yonne Républicaine - 2005