Auxerre
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SOCIAL / Reprise des locaux de l'usine de l'avenue Mermoz
Ça s'agite en coulisses pour l'après-Fulmen
Mercredi le 02 septembre 2009
Les dirigeants d'Exide-France avaient rendez-vous avec Guy Férez, hier, pour évoquer l'avenir de l'usine. Un concurrent du Loiret est toujours sur les rangs.
La procédure sociale bouclée, depuis fin juillet, les dirigeants d'Exide technologies étaient à Auxerre, hier, pour discuter de leur succession. Un rendez-vous tenu en toute discrétion et sur lequel les protagonistes n'ont pas souhaité s'étendre, hier. Yvonne Russo, Pdg d'Exide France, a simplement indiqué, hier matin, qu'elle n'avait aucune proposition concrète à présenter et que ce rendez-vous était essentiellement destiné à discuter avec le maire des conditions d'une éventuelle reprise du site.
Du côté de la mairie, même prudence de sioux sur ce dossier, même si on laisse entendre que le projet Steco n'est pas mort. Le fabricant de batteries du Loiret, qui s'est porté candidat à la reprise de l'outil industriel, en juin dernier, est toujours là. Comme le confirme son Pdg, Denis Chabaneix, joint hier soir. « Je dois faire le point avec la mairie d'Auxerre demain (N.D.L.R., aujourd'hui) mais notre proposition n'a pas changé. Si on peut avoir accès au site, on est prêts à étudier sa réindustrialisation. »
Certes, depuis juin, la donne est un poil différente.
Fulmen a récupéré ses stocks bloqués par des mois de grève mais a aussi démonté ses machines pour les installer dans d'autres usines européennes. Qu'importe, l'industriel d'Outarville est prêt à en acheter de nouvelles s'il le faut. « Ce qu'il faut, c'est se mettre d'accord avec la Ville, l'agglomération et Fulmen pour savoir si cette reprise peut se faire, et dans quels délais. »
20 millions d'euros
sur la table
Denis Chabaneix, qui vise la clientèle des constructeurs français, « qui ne sont pas très chauds à l'idée d'acheter leurs batteries à 1 500 km de leurs usines » avance une enveloppe de 20 millions d'euros pour redémarrer et espère produire à terme 2 millions de batteries par an. « Mais on redéploiera le site en fonction des contrats. »
Pour l'heure, il doute de la bonne volonté d'Exide de laisser les clés à un concurrent direct. « On a proposé deux fois d'ouvrir les négociations, et deux fois ils nous ont demandé de faire des propositions. C'est comme si vous alliez acheter une voiture d'occasion sans regarder l'état du moteur et des pneus.
C'est une plaisanterie », s'emporte Denis Chabaneix, quand on lui objecte qu'Yvonne Russo affirme n'avoir reçu aucune proposition de sa part.
Les salariés, de leur côté, regardent la situation avec distance. Certains s'énervent quand même du peu d'empressement d'Exide à laisser une chance à Steco. « Après tout, si on est si mauvais que ça, qu'est-ce qu'ils risquent ? »